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FO ESR


Enseignants-chercheurs
PPCR : un refus obstiné de répondre aux revendications

Le 12 janvier dernier, Najat VALLAUD-BELKACEM et Thierry MANDON ont présenté les mesures salariales de transposition aux corps de catégorie A de l’enseignement supérieur et de la recherche du pseudo-protocole parcours professionnel, carrière et rémunérations (PPCR), dont il faut rappeler qu’il n’a pas été signé par les organisations syndicales majoritaires dans la fonction publique (dont FO, 1e organisation de la fonction publique d’État).

Tous les personnels universitaires de catégorie A feront l’objet d’un transfert primes/points qui consiste à augmenter l’indice de 9 points (4 points au 1er janvier 2017 et 5 points au 1er janvier 2018) et à diminuer d’autant le montant de la prime d’enseignement supérieur et de recherche : c’est reprendre d’une main ce que l’on donne de l’autre. Cette mesure n’augmente pas la rémunération totale et ne rapporte que très peu pour la retraite (comparée aux effets des différentes réformes des retraites et de l’augmentation de la retenue sur la pension civile) mais interdit pour beaucoup le bénéfice de la garantie individuelle de pouvoir d’achat (GIPA).

Les maîtres de conférences

Les quelques points d’indices supplémentaires accordés aux huit premiers échelons de la classe normale et aux quatre premiers échelons de la hors-classe des maîtres de conférence ne représenteront, à partir de 2019 (!), qu’une cinquantaine d’euros par mois.

Il y également création d’un échelon exceptionnel en hors-échelle lettre B, contingenté à seulement 10% de l’ensemble du corps, avec une montée en charge de 7 ans et un accès au choix par le CNU ou par l’établissement pour moitié. L’accès à cet échelon exceptionnel est destiné à ceux qui seront « particulièrement investis dans leur mission d’enseignement ». Il s’agit donc d’une attaque frontale contre le statut des MCF, où la recherche est à égalité avec l’enseignement.

Les professeurs

Pour les PU 2, il y a création d’un 7e échelon en HE pour la mise en cohérence avec l’échelon exceptionnel des MCF hors-classe.

Pour les PU 1 et CE : rien ! Ils se contenteront de la transformation progressive des 9 points d’indices pris sur les primes.

La discordance de rémunération ancienne avec des corps comparables de la fonction publique est encore accrue et les grilles salariales subissent un tassement.

Pour tous, les pertes de pouvoir d’achat liées à la chute de la valeur du point d’indice (- 8% depuis 2010, plus de 17 % depuis 2000) et à l’augmentation des retenues pour les retraites (presque 4 % de 2010 à 2017) ne sont en aucun cas rattrapées. Le seul élément concret, c’est un amortissement anticipé des effets de l’inflation pour une partie seulement des maîtres de conférences, qui présage d’un blocage total des salaires pour tous.

Il ne faut pas oublier que PPCR comporte aussi un volet « RH ». Chez les enseignants du secondaire comme dans beaucoup d’autres corps de la fonction publique, celui-ci prend la forme d’une « évaluation » arbitraire, dont les critères sont sans rapport avec les obligations statutaires (au premier chef, celle d’enseignement). Chez les enseignants-chercheurs, ce volet « RH » prend les formes  de l’échelon exceptionnel des maîtres de conférences (qui minore la mission de recherche) et du maintien de l’évaluation, sous l’appellation de « suivi de carrière », pour tous les enseignants-chercheurs. Le SNPREES-FO et Supautonome-FO revendiquent l’abandon immédiat et total du « suivi de carrière ».

Avec la FNEC-FP FO et la fédération générale des fonctionnaires (FGF) FO, les enseignants-chercheurs demandent donc :

  • une hausse immédiate de 8 % pour rattraper les pertes de pouvoir d’achat depuis 2010 ;
  • une revalorisation réelle de 50 points en pied de grille pour tous, pour compenser l’effondrement des grilles depuis 1982.

Le SNPREES-FO et SUPAUTONOME-FO revendiquent aussi une revalorisation significative des grilles de salaires des universitaires et des chercheurs et une  amélioration concrète de leurs perspectives de carrière.