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FO ESR


CNESER du 5 juillet 2022
Interventions FO ESR

Le CNESER réuni en formation plénière le 5 juillet a été introduit par un point d’information des directions de la DGESIP et de la DGRI.
Ces points d’informations faisaient la part belle à la fin de la présidence française de l’U.E., qui aurait permis selon le ministère de poser les bases d’un développement accentué des « universités européennes ».
La directrice de la DGESIP a notamment souligné que cette politique avait pour but de « développer le sentiment d’appartenance à l’U.E. »
Quant à la directrice de la DGRI, elle a informé en séance d’un événement d’actualité, l’obtention de la médaille Fields (équivalent en mathématiques du prix Nobel) par le chercheur français Hugo Duminil-Copin. Elle s’est félicitée de cette récompense et a rappelé que le lauréat est un ancien élève de l’ENS.

Sur le développement d’universités européennes pour « développer le sentiment d’appartenance à l’U.E. »

Mme la directrice de la DGESIP a évoqué la nécessité de développer un « sentiment d’appartenance à l’UE » via les universités européennes. Permettez-nous à FO ESR de ne pas partager cet objectif. Permettez-nous de penser que l’université et la recherche n’ont à se soumettre à aucun objectif idéologique ou politique, quelle que soit son orientation, quelque respectables soient ceux qui partagent cette orientation.

À propos de la récente médaille Fields, symbole d’un système d’enseignement et de recherche que les politiques actuelles sont en train de détruire

Quant à la nouvelle médaille Fields qui vient honorer la recherche française en mathématiques, nous nous en félicitons également. C’est le produit d’un système d’enseignement qui a fait ses preuves, avec en particulier des enseignements de mathématiques de haut niveau dès avant le baccalauréat, pour tous les très nombreux élèves qui suivaient des filières de spécialité scientifique, des classes préparatoires aux grandes écoles, un statut d’élève fonctionnaire de l’ENS, une progression faite exclusivement sur des critères académiques, une recherche qui se développe librement et indépendamment de toutes les injonctions administratives ou politiques. C’est précisément tout ceci qui est mis en cause par les réformes ou les projets qui sont promus : l’enseignement des mathématiques est comme on le sait très gravement attaqué par la réforme Blanquer du lycée dont nous demandons l’abandon ; le baccalauréat lui-même, premier grade universitaire, est soumis à la dislocation, et nous demandons le retour à des épreuves nationales, terminales, anonymes ; la progression au-delà du baccalauréat est soumise à la sélection de Parcoursup, sélection budgétaire, sociale, géographique… en un mot arbitraire ; les CPGE sont menacées par le continuum Bac-3 / Bac + 3 ; on peut enfin se demander ce qu’il restera du statut d’élève-fonctionnaire si les ENS sont absorbées dans les divers regroupements et fusions d’établissements qui sont toujours encouragés.
En somme, cette médaille Fields témoigne de l’extraordinaire résistance de la science et des savants aux divers coups de boutoirs portés par toutes les « réformes » de ces dernières années ; et il y aurait une certaine indécence du ministère ou du gouvernement à s’en féliciter, puisque cette médaille vient ici honorer non seulement un itinéraire individuel remarquable mais aussi un système d’enseignement et de recherche que les politiques actuelles sont en train de détruire.

Motion sur l’ « état d’urgence climatique »

Cette motion a été présentée par l’organisation étudiante FAGE, elle demande en particulier « Une formation sur la base d’un socle commun de compétences et connaissances aux enjeux climatiques et environnementaux en priorisant le niveau bac+2 » et « une adaptation de nos enseignements en perspective de ces enjeux par une intégration au sein des fiches RNCP » ainsi que l’octroi de « labels » écologiques aux universités s’engageant dans une démarche de transition écologique, etc.

* Déclaration FO ESR :
Pour nous, il n’est pas du ressort du syndicat de se prononcer sur un encouragement sur les mobilités douces ou mobilités durables. Nous n’avons donc pas de mandat à ce sujet et nous ne prendrons donc pas part au vote. Ce que nous demandons d’abord, c’est qu’il n’y ait aucun impact financier négatif sur les salariés, aucun impact négatif non plus dans leur vie personnelle, leur vie de tous les jours, qui est forcément liée à leur vie professionnelle. Il faut prendre en charge la totalité des coûts.
Juste un exemple : la disparition d’un parking pour voitures, lorsque l’on habite loin de son établissement, ce sont des problèmes d’accompagnement des enfants à l’école ou au collège, donc des problèmes de garde, donc des problèmes de coûts.